« Cueillir un essaim, solutions aux cas de figure concrets » par Guy Seressia
« Cueillir un essaim, solutions aux cas de figure concrets » par Guy Seressia
Le vendredi 3 mai 2019, nous avons eu l’immense plaisir d’assister à une conférence donnée par Guy Seressia intitulée « Cueillir un essaim, solutions aux cas de figure concrets« .
Guy nous d’abord rappelé certains signes précurseurs annonciateurs d’un essaimage, tels l’apparition d’amusettes, la présence en grande majorité de couvain « operculé », la présence de lignes blanches sur une amusette. Une ou plusieurs cellules royales « operculées », etc…
Après cette mise en bouche, arrive le plat de consistance !
Si vous voulez récupérer des abeilles, il faut avant tout penser comme les abeilles… Celles-ci visitent au préalable les endroits propices à accueillir un essaim, elles se concertent, passent au vote (en quelque sorte), définissent vers quelle cavité l’essaim va migrer pour quitter finalement leur emplacement provisoire. Selon Guy, autant que possible, mieux vaut se rendre rapidement sur le lieu d’essaimage dès que celui-ci est défini.
Souvent d’ailleurs, les essaims reviennent aux mêmes endroits. Il est alors intéressant pour un apiculteur de « fidéliser » ses clients, à savoir les personnes qui vont faire appel à lui, en leur apportant un pot de miel ou une bouteille d’hydromel selon les goûts…
S’en est suivi alors l’énumération, tout au long de la conférence, d’endroits les plus insolites les uns que les autres où Guy a eu l’occasion d’exercer ses talents de « collecteur d’essaim »… Rien ne vaut l’imagination de nos petites abeilles qui vont jusqu’à s’installer dans des cheminées, sous des planchers, sous des tuiles, dans des corniches, en dessous d’une ruche, dans un mur, dans un plafond, dans un tronc d’arbre, sous le bras d’une statue, dans une buanderie, entre une vitre et un volet et même dans une boite aux lettres.
Tous ces endroits ont une caractéristique commune. Obliger l’apiculteur à faire preuve d’une imagination débordante pour accéder à l’essaim. Il doit également faire preuve d’ingéniosité pour créer les outils qui lui permettront de travailler de manière efficace… En d’autre terme, le chasseur d’essaim est un spécialiste de l’adaptation à son environnement.
Guy nous a énuméré un tas de trucs et astuces utiles qui nous ont permis de nous rendre compte de ses talents de bricoleur… et croyez nous, apiculteur, ça rime avec bricole !
Une boite à essaim, une perche, un dispositif pour déclencher une bombe à pression, pour manipuler un sac et même… un aspirateur à essaim.
Il s’agit d’un aspirateur connecté à une boite a essaim modifiée qui permet d’aspirer les abeilles qui ont été se loger dans un endroit difficilement accessible. Ce n’est pas un processus rapide, il faut bien compter une demi-heure à une heure pour récolter l’intégralité de l’essaim mais cela tout en douceur. En exécutant avisé, Guy nous donne un bon conseil pour éviter les attaques de gardiennes… il faut les viser en premier, avec le tuyau de l’aspirateur, avant qu’elles ne décollent. Cela peut nous éviter certains désagréments…
Guy nous a également parlé de la « ruchette martyre ; Il s’agit d’une ruchette tout ce qu’il y a de plus classique, mais qui va subir les coups de scie sauteuse de son apiculteur-bricoleur de propriétaire en fonction de la forme que celui-ci veut lui donner pour pouvoir la positionner contre le support dans lequel l’essaim a trouvé refuge.
Enfin, Guy nous a parlé du « coup du Chatreux ». Une technique – mise au point par des officiers prisonniers de guerre en Allemagne dans l’OffLag 17 – qui consiste à utiliser un chasse abeille pour récupérer un essaim dans un tronc d’arbre avec différentes variantes possibles, dont l’utilisation d’un cône grillagé.
Nous remercions Guy pour son exposé égaillé par quelques fous rires de sa part.
Une vingtaine de membres étaient présents. La soirée s’est terminée autour du verre de l’amitié et nous sommes tous retournés chez nous avec plein de nouvelles idées en tête… Il est fort à parier que certains d’entre nous ont même rêvé d’essaims…
F. Pettiaux